L'envahisseur ( Uruha)

Pendant que Shun et Moera s'avançaient doucement vers le mariage, à Samoel la vie suivait son cours.

Un cours moins tranquille que Sugizo l'aurait souhaité à cause de Némésis qui squattait encore et toujours au palais et qui semblait bien parti pour s'incruster. Plus les jours passaient et moins Sugizo pouvait le voir en peinture même s'il ressemblait physiquement à Uruha. Némésis ne faisait rien d'explicite pour le provoquer mais il collait à Uruha dès que cela était possible et Sugizo n'avait aucune confiance en lui : jalousie de mari amoureux face à quelqu'un qu'il sait un être un rival.

Il rongeait son frein, sachant qu'Uruha voulait être avec son frère mais il ne pouvait pas lui parler autrement que sèchement (quand il lui parlait...) et il refusait que Némésis s'approche de ses enfants. Au fond de lui, il avait peur qu'il finisse par convaincre Uruha de partir avec lui et qu'elle emmène également les jumeaux.

Il avait prévu d'emmener Uruha en province pour lui faire découvrir l'arrière-pays. Il espèrait que Némésis n'aurait pas l'impudence de vouloir s'immiscer là-dedans mais quelque chose lui disait que ce n'était pas la peine d'espèrer. Un matin qu'il put trouver Uruha sans lui, il lui posa la question :

- Est-ce que ton frère a l'intention de nous suivre en province ?

Uruha avait passé une grande partie de son temps avec Nemesis. Elle voulait renouer avec lui, et le faire se sentir à l'aise.
Le problème, et bien, c'était que Sugizo et lui ne s'entendaient vraiment pas.
Elle trouvait que tout ça n'était qu'un affreux gâchis.

Aujourd'hui, son frère était parti se promener en ville, et Sugizo vint bien vite la rejoindre.
La nymphe fronça les sourcils à sa question, puis soupira en reportant son attention sur son reflet.
Pourquoi cette constante animosité ?
Elle attrapa une brosse, et la passa délicatement dans ses cheveux.

- Nous n'en n'avons pas reparlé... Tu ne veux pas qu'il vienne, n'est-ce pas ?

( Ca me plairait bien qu'ils s'engueulent. Première scène de ménage ! Ensuite, je ne sais pas trop si t'as prévu que Némésis fasse un sale coup ou qu'il persuade Uruha de partir ?)

Sugizo laissa son regard errer sur la soie chatoyante des cheveux d'Uruha. Elle passait de plus en plus du stade jeune fille à celui de femme sans pourtant changer physiquement. Elle avait pris des gestes de femme humaine sans en avoir réellement besoin mais elle accomplissait chacun d'eux avec plus de grâce qu'aucune autre femme. Présentement, elle ne faisait que se coiffer mais il la trouvait déjà sensuelle.

- Non je ne veux pas qu'il vienne, déclara-t-il.

Il détourna le regard vers la fenêtre de la chambre et ajouta quelque chose qu'il s'était retenu de dire jusqu'à maintenant.

- En fait, j'aimerais bien qu'il s'en aille...

(Je voulais qu'il fasse un sale coup, mais je ne sais pas encore quoi. ^^")

Oui, il ne voulait pas. Et le contraire l'aurait bien étonné.
Alors qu'elle réfléchissait à un argument, son amant lâcha une réplique tranchante.
Qu'il s'en aille ?!
La nymphe se redressa brusquement, plaquant la brosse contre le meuble.

- Mais pourquoi bon sang ?! Nemesis s'est très bien tenu ! A t-il seulement fait quelque chose de mal depuis que nous l'avons autorisé à rester au palais ? S'énerva t-elle à bout.

C'était incroyable tout de même !
Sugizo agissait comme un enfant jaloux, et c'était assez irritant.
De son côté elle était persuadée que Nemesis avait rangé dans un coin ses sentiments, et qu'il s'appliquait seulement à renforcer leur lien de fraternité.

(Et s'il se servait du pouvoir de séduction des nymphes ? Ca fait une éternité qu'Uruha ne l'a pas utilisé mais Némésis doit avoir le même ?)

- Il se tient bien devant toi ! rétorqua Sugizo qui s'énervait aussi parce qu'il était en train de vider son sac. Mais tu crois peut-être que je ne sais pas ce qu'il a dans la tête ? Il est amoureux de toi depuis l'enfance et tu crois qu'il a changé de sentiment maintenant qu'il t'a retrouvée ?
Ce type est fourbe, je ne supporte pas la façon qu'il a de me regarder comme s'il se fichait de moi ! La dernière fois j'ai cru que j'allais lui tordre le cou ! Et toi tu fais celle qui ne voit rien !

Il s'était mis à faire les cent pas, incapable de s'arrêter maintenant qu'il avait commencé:

- Peut-être que tu le croies vraiment...moi je peux pas le sentir, je sais qu'il n'est pas sincère. Et je sais aussi que les nymphes ont un puissant pouvoir de séduction. Il essaie d'avoir ta confiance et un jour...tu vas te retrouver dans ses bras avant d'avoir compris comment !

Elle était complètement abasourdie.
Abasourdie et terriblement en colère.
C'était de la jalousie pure et simple, et Sugizo s'en servait pour trouver tous les torts possible à Nemesis.
Elle se retourna pour faire face à son mari, et rétorqua sèchement :

- Et moi ? Tu ne me fais pas confiance à moi ? Tu crois que je serais capable de tout plaquer pour retourner vivre dans la forêt avec mon frère ? Mais est-ce que tu t'entends ?

Elle se détourna pour aller ouvrir son armoire, et tout en se changeant, elle dit :

- Tout le monde peut changer. Nemesis aussi. Je n'accepterais pas que tu le chasses d'ici.

Elle referma violemment la porte de son armoire, et se dirigea hors de sa chambre.
Si Sugizo ne voulait pas que Nemesis les accompagne, alors elle ne viendrait pas non plus. Point.

Sugizo la regarda faire et gronda :

- Il a intérêt à avoir vraiment changé... à la moindre tentative, ça va barder pour lui. Je sais ce que je dis...En tout cas, je veux pas de lui avec nous pour ce voyage !

Oh oui, il était sûr que Némésis était sournois. Mais il laissa partir Uruha de peur de trop s'énerver et de laisser échapper des choses qu'il risquait de regretter.

Le voyage s'annonçait mal. Dieu qu'il détestait cet espèce de punaise qui s'était incrusté dans leur vie pour la gâcher ! Il refusait de le traîner encore avec lui en province.

Il s'assit sur le lit d'Uruha et essaya de calmer sa colère. Il en voulait aussi à Némésis de lui faire connaître la jalousie. Jamais il ne l'avait éprouvée à ce point. Elle était irrationnelle, irrésistible et à la hauteur de ses sentiments qu'il avait pour Uruha. Si jamais il la touchait devant lui...

C'était une réaction humaine, viscérale et en totale contradiction avec son statut. Un roi ne devait pas se conduire comme un banal mari jaloux. Mais quelle autre réaction était-il censé avoir devant quelqu'un qui essayait de lui prendre son épouse ?

Il sortit de la chambre pour se rendre dans celle des jumeaux. Myriam était en train de s'en occuper et elle fronça les sourcils dès qu'elle le vit :

- Sire qu'avez-vous ?

Sugizo s'arrêta net, comprenant que son visage était marqué parce qu'il ressentait et il eut envie de faire demi-tour. Jamais il ne pourrait avouer à Myriam qu'il était jaloux.

Pour donner le change, il prit une profonde inspiration et essaya un sourire :

- Rien du tout. Une légère contrariété...les enfants vont bien ?
- Mais oui ils sont vifs et gloutons comme d'habitude ! ^^

Sugizo sentit qu'il ne pouvait pas rester là. Sans donner plus d'explications à sa visite éclair, il tourna les talons sous le regard inquiet de Myriam et ressortit. Ce qu'il lui fallait, c'était son bureau et une affaire bien ennuyeuse à traiter.

Il y trouva une lettre aux armes d'Arkorath. C'était une invitation officielle au mariage de Shun et Moera. Shun y avait ajouté une lettre beaucoup plus familière où il lui racontait sa joie. Sugizo réussit à sourire. Moera avait dû écrire à sa mère aussi, elle trouverait sûrement la lettre en rentrant chez elle alors il ne vendrait pas tout de suite la mèche.

Mais son sourire s'effaça lorsqu'il se demanda ce que serait devenue l'ambiance entre lui et Uruha le jour de ce mariage.

Furieuse, oui, elle était furieuse.
Elle avait cru tout perdre le jour où son peuple s'était éteint, absolument tout.
Et maintenant qu'elle apprenait qu'elle avait un frère jumeau, son mari lui piquait une énorme crise de jalousie !
Pourquoi Sugizo s'acharnait-il sur Nemesis ?
Elle savait parfaitement que son frère n'était pas tout blanc, mais était-ce une raison pour le rejeter à ce point ?
Pourquoi ne pas lui laisser une seconde chance ?
Et puis, elle était grande ! Zut à la fin !
Les pensées agitées, la nymphe partit en direction de la plage et s'assit en tailleur sur le sable chaud.
Elle inspira fortement, puis sortit une lettre de sa besace.
Emma lui avait écris, et elle n'avait toujours pas pris le temps de la lire.
Ses yeux se mirent à courir sur le papier, et sourde inquiétude commença à lui tordre l'estomac.
Qu'est-ce que c'était que cette histoire ?
On avait enlevé Léara et un élève de l'école ?
Elle porta alors son regard vers l'horizon, et soupira.
Yoshiki et Toshi devaient être mort d'inquiétude... Et connaissant le directeur, il avait déjà du tenter quelque chose.
La tension devait être à son comble là-bas...
Dieu qu'elle aurait voulu être près de son père en cet instant !
Elle aurait pu lui confier ses craintes, et il aurait trouver les mots justes pour la rassurer.
Mais ce n'était certainement pas le moment de l'ennuyer avec une dispute de rien du tout.
De rien du tout... Oui, enfin elle l'espérait.
Elle n'aimait pas ce genre de situation. Elle n'avait jamais aimé les conflits, et encore moins quand ça m'était en jeu une personne qui lui était chère.
Sugizo...

De son côté, Nemesis avait eu vent de la dispute.
Hum... Comment tirer tout ça à son avantage ?
Il savait parfaitement que Sugizo ne le laisserait pas participer au voyage.
Et pourquoi ne pas tenter d'obtenir sa confiance ?
L'idée bien en tête, le jeune homme se dirigea vers le bureau de Sugizo et frappa un coup à sa porte.

- Sugizo... C'est Nemesis, je peux entrer ?

( Il n'a peur de rien lui ! XD)

Sugizo avait réussi à trouver un semblant de calme mais ses nerfs se nouèrent à nouveau en attendant la voix de Némésis.

Il ne manquait pas de culot de venir ici !

- Entre....lâcha-t-il.

Voyons un peu ce qu'il allait lui dire et il aurait le plaisir de l'envoyer bouler.

( Et non ! xD)

Le ton de la voix n'était pas vraiment top, mais il s'y attendait au fond.
Nemesis poussa donc la porte et marcha silencieusement jusqu'au bureau.
Il observa un instant le souverain, puis demanda :

- Vous vous êtes disputé avec Uruha à cause de moi ?

Il croisa les bras, puis ajouta avant même que Sugizo ne lui réponde :

- J'ai compris depuis longtemps que je n'avais pas ma place ici... Uruha est heureuse, alors c'est tout ce qui compte. Je vais partir.

Le moins qu'on pouvait dire, c'était que Sugizo était surpris !

Il leva les yeux vers Némésis avec un sourcil arqué en accent circonflexe. Il s'en fallu de peu qu'il ne s'écrie "bon débarras ! "

- Tiens donc ? Tu en as parlé avec Uruha ?

C'était bizarre...est-ce que ça signifiait vraiment qu'il avait rangé ses sentiments au placard ?

En avoir parlé à Uruha ?
Laisse-moi rire...
Un soupir passa les lèvres du plus jeune et il s'avança jusqu'à la fenêtre.

- Non. Et je ne compte pas lui dire. Elle ne me laissera pas partir.... Je vais disparaître de votre vie et laisser ta conscience tranquille. C'est ce que tu souhaites au fond, n'est-ce pas ?

Oui... Me voir disparaître et ne plus jamais entendre parler de moi.
Parce-que tu le sais... Je suis un danger pour votre couple.

(Mais quel...><)

Sugizo suivait le moindre de ses mouvements avec un regard sombre et répondit froidement :

-C'est sûr que je préfèrerais que tu t'éloignes...je sais que tu l'aimes et que tu voulais la séparer de moi. Tout dans ton attitude le disait et tu me regardais comme si tu étais sûr d'y arriver. A présent, je me demande comment je dois réagir. Je trouve bizarre que tu décides de partir. Où vas-tu aller ?

(Tu l'aimes hein ? 8D Bon je file au boulot après ça. Bisou !)

Nemesis émit un petit rire moqueur aux paroles du roi.
Mais est-ce que tu t'entends pauvre humain ?

- Bien sûr que je voulais vous séparer ! Quand nous étions enfant, Uruha n'avait d'yeux que pour moi. Je l'aimais tellement. Nous ne nous sentions en sécurité que quand nous étions ensemble... Mais je n'ai plus aucune chance de récupérer cette moitié de moi. Tu me l'as volé... Tu en as fait une femme, une reine...

Il fit volt-face, et posa ses mains sur le bureau pour plonger son regard dans celui de Sugizo.

- Ne fais pas semblant de t'intéresser à mon sort. Je pourrais bien me jeter du haut d'une falaise que ça te serait égal !

(Ah ouais je l'adore ! Mais heureusement qu'il est là ça fait du rififi entre Sugizo et Uruha ! XD A demain ! ^^)

Sugizo fut plutôt content que Némésis ne joue par la carte de l'innocence. Il jouait franc jeu tant mieux, ils allaient pouvoir régler les comptes.

Il toisa son regard avec une pointe de sarcasme :

-Je ne t'ai rien volé du tout ! Elle t'avait totalement oublié et je n'y suis pour rien ! Je ne parlerai même pas du fait que vous êtes frère et soeur et que cet amour est parfaitement contre-nature !C'est à cause de toi qu'on s'est disputés ! Tu l'as embobinée et j'ai le mauvais rôle à ses yeux ! Elle croit que tu veux juste être son frère ! Je voudrais bien qu'elle t'entende pour qu'elle comprenne ce que t'avais en tête !

Il se tut et se rassit à son bureau :

- Tu as raison va, je me fiche de l'endroit où tu iras ! Au diable de préférence !

Rien volé ?
Nemesis fronça les sourcils à la réplique du souverain, puis siffla :

- Bla, bla, bla... Tu ressasses toujours les mêmes choses. Sous prétexte que je suis son frère, je ne devrais pas l'aimer ? Foutaise ! Qui a instauré cette règle ? Pas moi en tout cas.

Il soupira fortement, et reprit :

- De toute façon, j'ai abandonné l'idée de la récupérer. Cesse de te conduire comme un enfant à qui on a volé son jouet, et va donc la chercher. Tu lui diras adieu de ma part... Cela ne devrait pas trop te demander d'effort.

Si il y avait quelque chose que Sugizo détestait, c'était bien qu'on lui parle sur ce ton. Jamais personne ne le faisait et que cet avorton ose le traiter d'enfant et en plus lui donne des ordres...

- J'irai la voir quand je le déciderai ! Tu sembles oublier que je suis roi et que tu te trouves dans mon palais ! Alors tu vas rabaisser ta petite mine insolente et tu vas partir d'ici avant que je m'énerve et que je te fasse chasser d'ici comme j'aurais dû le faire dès le début !

Il n'était pas idiot : s'il allait voir Uruha maintenant, cette dernière se précipiterait pour empêcher Némésis de partir.

Bon, bon... Pour la confiance, il devrait repasser.
Mais c'était plus fort que lui. Dès qu'il était en sa présence, il ne pouvait s'empêcher d'être désagréable.
Un sourire étira ses fines lèvres, et il souffla :

- Pas la peine de monter sur tes grands chevaux...

Il se retourna, puis s'avança jusqu'à la porte.
Sa main posée sur la poignée, il jeta un dernier regard au souverain, et dit :

- J'irai lui dire adieu moi-même puisque tu n'es pas enclin à le faire.

Un rire à peine audible s'échappa de sa bouche, et partit en direction de la plage sans rien ajouter de plus.
Une fois encore, les choses ne s'étaient pas vraiment passées comme il l'avait prévu...
Tant pis... Sugizo était vraiment trop borné.

(Mais je comprends pas : Némésis a réellement l'intention de partir ou il prépare un mauvais coup ?)

Sugizo se méfiait de Némésis tant qu'il pouvait mais il avait beaucoup de mal à déchiffrer son jeu. Il voulait réellement partir ?

Je sens que ça va encore me retomber dessus...Uruha va m'accuser de l'avoir chassé !

Il ne savait pas où elle était et elle n'avait probablement pas envie de lui parler après leur dispute. Il soupira et prit sa tête dans ses mains. C'était la première fois qu'ils se disputaient comme ça. Némésis lui ressemblait beaucoup mais comme une sorte de mauvais double. Il avait le même culot, le même sans-gêne, la même facilité qu'elle mais c'était pour le rendre chèvre pas pour le séduire.

Bon, je finis tout ça et puis j'essaierai de trouver Uruha pour lui parler. A moins que ce soit elle qui débarque si vraiment son frère lui dit qu'il part.

( Un mauvais coup bien sûr ! xDD )

Nemesis se dirigea donc vers la plage et y retrouva sa moitié.

- Tout va bien ?
- Oh... C'est toi.
- Tu aurais préféré que ce soit Sugizo ?
- ...

Le jeune garçon s'accroupit devant la reine, et souffla :

- Pourquoi lui plutôt que moi ?
- Nemesis...
- Ce n'est qu'un humain arrogant.
- Ne parle pas de lui comme ça. Je l'aime.
- Je sais...

Un soupir passa ses lèvres, et il laissa sa main caresser la joue de la nymphe.

- Ne m'en veux pas...

Un flux magique passa dans tout le corps d'Uruha, et elle s'écroula sur le sable. Son corps prit l'apparence d'un jeune homme, et Nemesis la tira contre un rocher pour l'asseoir.
Et maintenant ?
Le garçon ferma doucement les yeux, et prit l'apparence d'une demoiselle.
Après avoir tourné un petit moment en ville, il demanda un cheval et retourna sur la plage.
Se faisant passer pour la reine, il sortit de la cité et galopa deux bonnes heures dans le désert.
Une fois près d'une oasis, il déposa sa sœur à terre et repartit vers Tuléar au grand galop.
Il s'en voulait d'agir ainsi. Mais c'était la seule solution pour punir Sugizo.
Uruha se débrouillerait, il en était certain.
De nouveau dans la cité, Nemesis courut jusqu'aux appartements de la reine et attrapa du fond de teint pour masquer la seule chose qui serait susceptible de le trahir : son grain de beauté.
Satisfait du résultat, la désormais reine se dirigea vers la chambre des jumeaux et installa les deux bébés dans ses bras.
Voilà... Jouons le jeu jusqu'au bout.
Sugizo... Je te ferais regretter de m'avoir volé la personne qui m'était le plus cher !

( Si jamais Sugizo découvre la vérité, ça va barder d'une force ! XD)

Le pauvre Sugizo ne se doutait bien sûr de rien.
Au bout d'un moment, il fut incapable de continuer à travailler comme si de rien n'était. Il aimait trop Uruha pour supporter l'idée qu'ils puissent rester fâchés et il voulait aussi savoir si Némésis était vraiment parti.

Il chercha Uruha dans le palais en commençant par le jardin mais elle n'y était pas. En interrogeant un employé du palais, il sut qu'on l'avait vue se diriger vers la chambre des enfants.

Il s'y rendit et y trouva Némésis déguisé en son épouse mais il n'avait bien sûr aucun moyen de le deviner tant la ressemblance était parfaite.

Il s'avança doucement, craignant qu'elle ne veuille pas lui parler. Elle était assise avec les enfants dans les bras et il vint s'agenouiller près d'elle, le bras posé sur l'accoudoir.

- Ton frère est passé me voir pour me dire qu'il voulait partir. Est-ce que tu l'as vu ?

( Espérons alors qu'il ne découvre pas tout de suite. xD )

Quand Sugizo entra, Nemesis prit une grande inspiration silencieuse.
Il ne devait faire aucun faux pas...
Sans quitter des yeux les jumeaux, il répondit :

- Je sais... Il est venu me voir... Il m'a dit de ne pas t'en vouloir, car tu n'y étais pour rien... Il... Je l'ai accompagné dans le désert, et au bout de quelques minutes, il m'a dit de le laisser là...

L'apparente reine releva son regard vers le souverain et souffla :

- C'est de ma faute s'il est parti... S'il devait lui arriver quelque chose...

Et jouant son rôle à la perfection, Nemesis laissa rouler quelques larmes sur ses joues pâles.

(Non ça m'amuse bien cette situation ! )

Sugizo était très mal à l'aise parce que Uruha pleurait le départ de quelqu'un qu'il détestait et qu'il avait considérablement poussé vers la sortie. En plus, elle le voyait comme son frère jumeau pas comme un soupirant alors ça devait être difficile pour elle de le perdre encore.

Il passa doucement ses doigts repliés sur la joue de la nymphe pour essuyer ses larmes :

- Pourquoi tu dis que c'est ta faute ?

C'est plutôt la mienne...Mais je suis si égoiste que je n'arrrive pas à le regretter...

Il aurait voulu dire quelque chose, qu'il était désolé, qu'il aurait accepté que Némésis reste s'il n'avait pas eu ces sentiments qui l'avait rendu fou de jalousie. Mais il craignait de faire repartir la dispute. Et si Uruha avait peur pour lui :

- Il est sûrement retourné d'où il venait. Chez d'autres nymphes sûrement. Il doit bien avoir un moyen magique d'y aller, sinon je ne vois pas comment il aurait pu venir jusqu'ici.

Ressentant les tristes sentiments de ses parents, Azel se mit à chouiner, ses deux petits pieds bougeant au rythme de son incompréhension.
Nemesis, déposa un baiser sur le front du bébé et souffla :

- Il ne demandait qu'un peu plus d'intention...

Azel tourna ses grands yeux vers son papa, et agita ses mains. L'une d'elle alla perturber le sommeil de sa sœur. Cette dernière, contrariée qu'on la réveille ainsi, se mit alors à pleurer.
Le cœur de Nemesis s'accéléra sensiblement, et il demanda :

- Tu veux bien en prendre un ?

Il ne s'était jamais occupé d'un enfant.... alors deux à la fois !

( Au fait, tu as mentionné l'enlèvement de Léara au début du sujet mais en fait, c'est pas du tout la même époque ! Là on est encore en été juillet/août alors que pour le sujet de l'enlèvement, avec Lilys on a sauté plusieurs mois, il se passe en hiver.^^")

Sugizo prit Azel dans ses bras puisque le petit semblait le réclamer et il le berça pour le calmer :

- C'est nous qui t'avons réveillé ? Désolé mon bébé...

Azel mit son pouce dans sa bouche et se calma en agrippant les doigts sur la tunique de son papa.

Levant les yeux vers Uruha :

- Est-ce que tu me pardonnes d'avoir été aussi jaloux ? Je ne l'avais jamais été à ce point et je n'en suis pas très fier. Mais c'est aussi parce que je t'aime plus qu'aucune autre femme dans ma vie.

(Je ne serai pas là pendant une partie de la soirée.)