Des joies et des soucis (Uruha-Emma-Toshi-Terminé)

Krisal... Oui, ça irait certainement plus vite qu'en bateau.
Elle retint un soupir, puis se blottit encore un peu plus contre son bien aimé.
Elle aussi voulait profiter encore de lui avant qu'ils ne soient séparés...
Pourtant, son corps lui réclamait du repos, et elle ne pouvait que céder à cette exigence.
La santé de leurs bébés en dépendait.

- Je t'aime...

Ses paupières se fermèrent lentement, et elle resserra ses doigts sur le haut de son amant.

Sugizo attendit qu'Uruha s'endorme totalement. Il passait sans arrêt sa main le long de son dos tandis que l'autre, en arc au-dessus de la tête de la nymphe, lui caressait les cheveux.

Quand il la vit respirer régulièrement, plongée dans un sommeil profond, il autorisa enfin une larme à couler sur sa joue, puis une autre. Elles n'auraient plus arrêté de couler s'il ne s'était pas rageusement forcé à les ravaler. Non, pas de pleurs ! C'était un signe de faiblesse qu'il avait décidé de ne plus avoir depuis qu'il avait pris le pouvoir.

Il enfouit son nez dans les cheveux de soie d'Uruha et respira profondément. Ils sentaient en permanence l'herbe fraîche et cette odeur apaisa quelque peu l'horrible serrement de son coeur.

Au fond, tout n'était pas noir dans cette histoire car, si la guerre se déclarait, il serait soulagé de savoir Uruha en sécurité. Cependant, il espèrait que cela n'arriverait pas. Qu'on lui donne au moins le temps de voir ses enfants ! On pouvait bien lui accorder ça !

Sa plus grande crainte était de se faire tuer. Il s'en serait moqué s'il avait été seul mais plus on a de gens à aimer, plus on a peur de mourir. Et lui, il avait peur de l'abandonner avec deux orphelins.

Il la regarda dormir comme s'il voulait graver son visage dans ses rétines. Puis ses paupières s'alourdirent au point qu'il n'eut plus la force de résister à l'épuisement. Il s'endormit à son tour alors qu'il était encore tôt.

Le réveil fut triste et le soleil était déjà levé. Sugizo se réveilla avant Uruha et s'occupa de préparer pour elle tout ce qu'il fallait. Dans une grande valise, il rangea lui-même une grande quantité de robes, ses livres, ses bijoux et beaucoup d'argent. Il voulait qu'elle soit le plus à l'aise possible, surtout que les enfants allaient demander certains achats.

Il prévint Myriam de la situation. Elle fut désolée. Le palais allait être si triste sans leur petite reine ! Il la chargea de rassurer tout le monde au sujet de son absence. Elle ne serait pas longue.

Puis il retourna dans le jardin et attendit qu'Uruha se réveille.

Durant toute la nuit, Uruha dormit d'un sommeil de plombs, comme si souvent ces derniers temps.
Quand elle ouvrit enfin les yeux, elle aperçut Sugizo à côté d'elle, et un horrible pincement au cœur lui bloqua son habituel sourire.
Depuis combien de temps n'avait-elle pas ouvert les yeux avec les premières lueurs de l'aube ? Depuis combien de temps ne l'avait-elle pas observer alors qu'il dormait profondément, abandonné aux bras de Morphée ?
Ce dernier mois, elle se réveillait seule, Sugizo étant levé depuis déjà deux bonne heures... Mais aujourd'hui... Aujourd'hui il était là, et cela n'annonçait rien de bon.
Avec peine, Uruha se redressa et frotta ses yeux, comme pour en chasser le sommeil.

- Bonjour vous... Murmura t-elle en plongeant ses orbes noisettes dans ceux de son amant.

Elle dormait profondément et se réveillait comme si elle n'avait pas fermé l'oeil. Si pâle...
Sugizo l'embrassa doucement et lui mit dans la main une grosse pêche parmi celle que Myriam lui avait donné pour elle :

- Bonjour ma puce. Tiens mange beaucoup et prends des forces. Et là...-il désigna la valise- tu as de quoi vivre à l'aise pendant plusieurs mois. Je n'ai rien oublié.

Elle referma ses doigts sur le fruit, puis dirigea son regard vers la valise.
Son estomac se noua aussitôt, et elle laissa rouler la pêche au sol pour aller se blottir dans les bras de son amant.
C'était tellement dur de se faire une raison...
Elle avait l'impression que ses jambes ne lui obéissaient plus, comme retenues à cet endroit par une force mystérieuse.

- Je n'ai pas faim...

Ses mains glissèrent sous le haut de son bien aimé, et elle les fit remonter le long de son dos, s'accrochant à ses omoplates comme on s'agrippe à une bouée en pleine tempête.

Sugizo ferma les yeux très fort en étreignant la nymphe.
Un long frisson courut dans son dos quand elle glissa les mains sur sa peau et les siennes en firent de même le long de son corps.

- Je t'aime mon amour. Sois forte, je t'en prie, pense que c'est pour ton bien. Tu es trop malade pour que je te laisse ici...

( Est-ce qu'on ouvre un autre sujet pour le retour d'Uruha à la Tsuki ? )

Son ventre se tordant sous l'appréhension, Uruha inspira lentement, savourant les sensations que lui procuraient les caresses de son amant.
Elle se sentait déchirée de l'intérieur.
Tuléar était sa deuxième maison, là où elle avait pu recommencer une nouvelle vie.
Elle s'écarta juste assez pour pouvoir regarder le visage de son mari.

- Je serai forte parce-que je te l'ai promis, mais là... J'ai peur.

Tellement peur oui...

( Oh pas la peine je pense, continuons sur celui-ci.)

C'est moi qui devrais avoir peur de la vie sans toi...

Elle, à la Tsuki, elle ne serait pas seule. Entre Toshi, Emma et probablement aussi Yoshiki, elle aurait toute l'affection possible. Mais lui, qui serait là pour l'aimer ?

- N'aie pas peur..tu seras bien là-bas.

Il leur fallut une heure avant de trouver le courage de se mettre debout et de quitter le jardin.

Sugizo emmena Uruha sur le toit du palais et fit venir Krisal qui vint aussitôt :

- Une p'tite ballade les amoureux ?
- Krisal...il faut qu'on retourne à la Tsuki. Fais attention, pas de folies en volant. Uruha est enceinte et elle est malade.

Krisal comprit à la tête des deux amants que l'heure n'était pas à la plaisanterie.

- D'accord, je serai un vrai planeur.

Sugizo fit asseoir Uruha devant lui et Krisal porta la valise dans ses grosses pattes antérieures.

Ils décollèrent et Sugizo serra sa femme contre lui pendant tout le trajet, en essayant de lui transmettre plus de réconfort qu'il n'en ressentait lui-même.

( Oki. Je pars au boulot après ce post. Gros bisous ! )

Elle serait bien...
Oui, sûrement. Tout du moins c'est ce qu'elle tentait de se répéter en boucle.
Pourtant, il lui semblait qu'une fois Sugizo loin d'elle, rien ne parviendrait à la rassurer.
Arrivés sur le toit, ses jambes se mirent à trembler, et l'apparition du dragon n'arrangea en rien les choses.
Elle sentait ses larmes prêtes à déferler à tout instant...
Ravalant sa tristesse, Uruha s'installa donc sur Krisal avec l'aide de son amant, et tous trois s'envolèrent vers la Tsuki.
Elle ne put s'empêcher de regarder en arrière au moins une fois, et son estomac ne s'en resserra qu'un peu plus.
Ils quittèrent bientôt la chaleur de Samoel pour un climat plus tempéré.
Les montagnes leur indiquèrent qu'ils n'étaient plus très loin. Elle avait beaucoup moins de mal à respirer que durant la première partie du voyage, et pourtant, elle aurait donné n'importe quoi pour retourner en arrière.
Et puis, l'école apparut enfin à l'horizon.
Uruha se redressa légèrement, resserrant ses mains sur celles de son amant, et demanda :

- Tu avais prévenu Toshi ? Parce-que moi... Je ne lui avais pas parlé de mes problèmes de santé.

Elle n'avait pas voulu l'inquiéter alors qu'elle venait de lui apprendre qu'elle était enceinte.
Et d'ailleurs, il ne savait pas non plus qu'elle attendait des jumeaux.

- Non, je n'ai pas eu le temps de lui dire que nous arrivions. Et je ne lui ai pas non plus parlé de tes problèmes de santé, je pensais qu'il valait mieux te laisser faire si tu le voulais.

Autrement dit, Toshi allait avoir une surprise...bonne et mauvaise à la fois.

Krisal atterrit dans le parc et, comme c'était la fin d'après-midi, leur arrivée ne fut pas discrète du tout. Plusieurs élèves se massèrent autour d'eux pour admirer le dragon et Sugizo leur demanda où l'on pouvait trouver Toshi.

Ce dernier était en train de finir un cours et ce fut un élève qui regardait pas la fenêtre qui s'écria qu'il y avait un dragon dans le parc. Comprenant immédiatement de quoi il s'agissait, Toshi fila hors de la classe et sortit dans le parc.

- Uruha ? Sugizo ? dit-il en souriant. Mais qu'est-ce que vous faites ici ?!

Il aida Uruha à descendre de Krisal, étonné et un peu inquiet de la voir aussi triste.

- Bonjour petite maman. Je peux te féliciter pour de vrai maintenant, j'ai hâte de voir ton bébé.

Effectivement, leur arrivée ne passa pas inaperçue, et Toshi accourut avant même qu'ils ne soient descendu du dragon.
Elle ne savait pas par ou commencer...

- Papa...

Elle inspira fortement, comme pour ne pas pleurer.

- Mon corps ne supporte plus le climat de Samoel, alors... pour ma sécurité et celle des bébés, nous avons décidé que je resterai à la Tsuki jusqu'à ce que je me rétablisse. Je, je devrais certainement accoucher ici.

Elle en tremblait.
Ses mots lui coûtaient tellement. Elle avait eu l'impression que le sol s'effritait en dessous d'elle à mesure qu'elle parlait.
Le voyage l'ayant quelque peu fatigué, ses jambes menaçaient de céder sous son poids d'une minute à l'autre.
L'idée de leur séparation n'arrangeant rien, elle sentait une horrible migraine lui marteler le crâne.
Atroce... Mais ce n'était certainement rien à côté de la souffrance qu'endurait son pauvre cœur.

L'oreille attentive de Toshi n'avait pas loupé le pluriel qu'elle avait utilisé :

- Des bébés ?

Sugizo répondit :

- Elle attend des jumeaux. Nous l'avons appris hier soir.

Un sourire fendit la figure de Toshi qui prit le visage d'Uruha dans ses mains :

- Mais c'est merveilleux ma puce !

Quelque chose l'empêchait de se montrer plus joyeux. Uruha semblait tellement mal !

- Sugizo...Comment ça se fait que...?
- Sa nature de nymphe. Le climat de Samoel est trop chaud et sec pour elle. Il l'a rendu malade. Elle puisait des forces dans son jardin mais ce dernier est presque mort à présent. J'ai...j'ai eu peur qu'elle meure. C'est pour ça que te la ramène.
- Mais vous êtes mariés ! Elle ne va pas rester ici définitivement quand même ?

Sugizo inspira profondément. D'ailleurs lui non plus n'avait pas bonne mine.

- Toshi, dit-il d'une voix lasse. Nous ne savons pas quoi faire pour le moment. Tout ce que je veux, c'est qu'Uruha aille mieux et qu'elle aille jusqu'au terme de sa grossesse.

Toshi décida de ne plus poser de questions, comprenant que la situation était grave et qu'ils souffraient tous les deux.

Il prit Uruha dans ses bras et l'embrassa sur le front comme il le faisait tout le temps :

- Ma pauvre chérie, je vais m'occuper de toi. Venez tous les deux.

Sugizo prit la valise, Toshi prit Uruha par la main et il les conduisit à l'intérieur de l'école.

- Ton ancienne chambre est toujours prête à t'accueillir, on va t'installer...

Des jumeaux oui...
Que n'aurait-elle pas donné pour sourire de cette nouvelle avec lui ?
Au lieu de ça, son cœur se serrait toujours un peu plus.
Uruha laissa son mari expliquer le pourquoi du comment, et elle sentit les bras de son ancien professeur venir se refermer sur elle.
Cette banale étreinte lui aurait fait pleurer toutes les larmes du monde si Sugizo n'avait pas été présent.
Elle voulait se montrer forte devant lui.
Un sourire forcé étira ses lèvres et elle souffla :

- Merci papa.

Tous trois prirent le chemin de ses anciens appartements, et alors qu'ils traversaient les couloirs, il lui semblait qu'une éternité s'était écoulée depuis son départ.
Revenir dans cette école alors qu'elle était à présent reine... Ça donnait une autre vision de l'endroit, une autre sensation.
Quand ils arrivèrent enfin à destination, Uruha alla directement ouvrir les fenêtres.
D'ici, on pouvait voir Krisal qui semblait enclin à impressionner les élèves avec quelques tours de passe passe.

- Tu repars tout de suite ?

Toshi avait fait un signe à Sugizo puis il s'était éclipsé, pensant que les deux époux avaient besoin qu'on les laisse seuls.

Il ne pouvait pas s'empêcher d'être heureux qu'Uruha soit revenue, surtout qu'il allait pouvoir l'aider à la naissance de ses enfants. Mais il se sentait coupable de ça justement parce qu'elle ne se réjouissait pas du tout et que ce retour était plutôt un drame pour elle.
Il espèrait vraiment qu'on trouverait une solution. Sa place était à Samoel à présent, ce serait trop terrible qu'elle soit obligée de rester ici.

Sugizo referma la porte de la chambre. Il ne savait plus dire ni quoi faire pour essayer de rassurer la nymphe et de la réconforter. Sûrement qu'elle allait fondre en larmes une fois qu'il serait parti et cette idée lui était pénible. Et puis consoler quelqu'un quand on est déprimé soi-même...

Tu repars tout de suite ?

Il vint dans son dos et mit les mains sur ses épaules :

- Je ne peux m'absenter trop longtemps. Et puis...je crois que ça ne nous fera pas de bien de prolonger un moment pareil.

Il déposa un baiser dans son cou:

- Ma chérie, je vais revenir. Ou toi tu reviendras mais en tout cas, on va se revoir. Ce ne sont pas des adieux d'accord ? Prends ça comme...des vacances un peu forcées. Il faut qu'on essaie de se dire que ce n'est pas très grave...

Oui, elle s'en serait doutée...
Bien sûr qu'il devait repartir.
Uruha referma sur celle qui s'était posée sur son épaule droite et soupira doucement.

- Oui... Et puis, c'est pour leur bien. Murmura t-elle en déposant son autre main sur son ventre légèrement arrondi.

Elle le savait, et pourtant l'idée de cette séparation, même provisoire, lui déchirait le cœur.
Elle se retourna doucement pour se blottir entre les bras de son mari, et souffla :

- Pardon... Je ne dois pas te faciliter la tâche. Mais te savoir tout seul là-bas, alors que tu as tant de choses à gérer...

- Je me débrouillerai, ne t'inquiète pas et occupe-toi seulement de toi.

Il posa une main sur sa joue :

- Je t'aime très fort mon amour..., murmura-t-il avant de poser ses lèvres sur les siennes.

Il prit tout son temps pour l'embrasser, doucement, profondément pour profiter une dernière fois de son goût et de son parfum. De ses mains, il parcourut la courbe de ses hanches et son petit ventre.

Il ne fallait pas qu'il s'attarde sinon il n'allait plus pouvoir se détacher d'elle.

Il rompit le baiser et réussit il ne savait comment à sourire pour la rassurer :

- Je vais y aller.

Il la prit par la main pour aller ouvrir la porte de la chambre.

Toshi, faute de trouver mieux à faire, était resté dans le coin avec beaucoup d'anxiété.

- Toshi...je dois y aller.

Traduction " prends soin d'Uruha" et c'est bien comme ça que le professeur l'interpréta.

Uruha répondit au baiser avec toute la tendresse possible.
Ses propres mains étaient parties retracer le corps de son amant, imprimant soigneusement dans sa mémoire chaque courbe, chaque muscle.
Elle aussi tenta un sourire, peut-être beaucoup convaincant que celui du souverain, et le suivit en dehors de la chambre.
Une fois Toshi avec eux, ils redescendirent dans le parc, et Uruha lâcha la main de son amant pour aller poser son front contre le museau du dragon.

- S'il te plaît Krisal, veille sur lui. Et si jamais la guerre devait éclater, protège-le.

Elle plongea ses yeux dans ceux de la créature, ses doigts caressant doucement les écailles rugueuse.
Krisal sentait la sable... Il sentait Samoel.

Les gros yeux du dragon prirent une expression touchée. C'était pas souvent qu'un humain que le suppliait de protéger quelqu'un ! Il leur foutait la trouille la plupart du temps et faisait ce qu'il fallait pour !

- D'accord p'tite dame...je veillerai bien sur votre roi.

Toshi avait pris Sugizo à part :

- Est-ce que ça ira ?
- Il faudra bien.
- Qu'en est-il de la prophétie de la sirène ?

Sugizo soupira et murmura pour qu'Uruha n'entende rien :

- Je crains qu'elle soit vraie. Et je sais d'où viendra le danger.
- Moi aussi. Sugizo...Elwyr abrite l'esprit d'un magicien vieux de mille ans aux pouvoirs incalculables. Un jour, il risque d'être libéré et je crains que ses projets ne viennent se mêler à la guerre qui te menace.
- Qu'est-ce qu'il prépare ?
- On ne sait pas exactement. En tout cas, il a l'intention de s'en prendre aux humains normaux.

Sugizo fronça les sourcils. Il ne voyait pas le rapport avec l'agitation du Farghestan.

- Ecris-moi s'il se passe quoi que ce soit d'accord ?
- Promis.
- Et promets-moi de prendre soin d'Uruha.
- Tu n'as pas besoin de me le demander. Mais je veux que tu reviennes. Je ne suis que son père adoptif, toi tu es l'homme de sa vie. Elle ne se remettra jamais s'il devait t'arriver quelque chose.

Sugizo esquissa un faible sourire :

- Bien sûr que je reviendrai. Elle doit me prévenir pour l'accouchement.

Il serra la main de Toshi puis il monta sur Krisal et se pencha pour embrasser encore Uruha.

- Je t'aime, dit-il en guise d'au revoir.

Krisal prit l'initiative de s'envoler à ce moment-là. Décidemment, les histoires d'humains étaient bien tristes...

- Hé Sugi ? dit-il une fois qu'ils furent dans le ciel. Ne déprimes pas trop hein ? N'oublie pas la tâche qui t'attend. Ta dame va bien et vous aurez bientôt deux beaux petits.
- Oui je sais Krisal, répondit Sugizo en s'allongeant sur le dos du dragon, les bras passés autour de son cou. Monte plus haut s'il te plait que j'oublie un peu ma peine.

Krisal battit fortement des ailes et ils s'élevèrent très haut dans les nuages.

La réponse de Krisal lui arracha un sourire rassuré, et elle détourna un instant les yeux vers ses deux aînés en pleine conversation.
Ils faisaient tout pour elle, pour sa sécurité, pour son bien-être...
Sugizo revint alors près du dragon, le chevaucha, et à peine lui avait-il déposé un baiser qu'il s'envolait déjà vers Samoel.
Par pur réflexe, elle avait tendu sa main pour attraper la sienne... mais ils étaient déjà trop haut dans le ciel.
Cette vision la laissa sans mot tant sa signification lui pesait.
Elle aurait voulu s'effondrer au sol et pleurer tout son saoul, mais elle savait que Toshi était là.
Elle refusait de le mettre face à une telle situation.
Alors, résignée, la nymphe ramena sa main contre son ventre et serra les dents pour ne pas échapper un seul sanglot.

- Prends bien soin de toi mon amour...

Elle se retourna vers Toshi, et vint lui prendre son bras.

- On peut aller voir Léara ?

Elle devait se changer les idées.

Toshi l'observa un instant sans mot dire.
Elle se retenait de pleurer et quelque part, ça le chagrinait un peu parce qu'il avait l'impression qu'elle ne voulait plus s'abandonner devant lui comme avant.
Mais il ne dit rien là-dessus, voulant respecter sa contenance.

- Bien sûr. Elle a beaucoup changé depuis la dernière fois que tu l'as vue.

Il la conduisit dans l'appartement. Yoshiki était en train de travailler et Tony était chargé de veiller sur le bébé et de les prévenir au moindre problème.

Léara s'agitait dans son berceau, les mains en l'air tendues vers son mobile, la tétine dans la bouche. Une belle chevelure d'enfant d'un noir brillant couvrait sa petite tête, elle devenait de plus en plus irrésistible.

Toshi la prit et la mit dans les bras de la nymphe :

- Regarde qui est là Léa, c'est ta grande soeur...Tu sais, je t'apprendrai à t'occuper d'elle comme ça, tu seras déjà rôdée quand tes enfants seront là.

( Ca fait bizarre de voir écrit Léa dans un post... C'est mon prénom. xD Je suis la fille de Toshi et de Yoshiki... Oo )

Toshi la conduit jusque dans leurs appartements, et il retrouvèrent la petite Léara visiblement bien réveillée.
Le professeur la lui mit directement dans les bras, et elle l'observa un instant sans rien dire.
C'est vrai qu'elle avait grandi depuis la dernière fois...

- Bonjour toi... Souffla t-elle en lui déposant un baiser sur le front.

C'était bizarre de savoir que bientôt, elle aussi serait maman.

- Apprendre quelques petits trucs me fera le plus grand bien... Je ne sens pas encore tout à fait rassuré. Avoua t-elle.

Et alors qu'elle disait ça, un vertige la fit s'adosser au mur.

- Ah... Reprend la...

( Ah oui c'est vrai ça ! XD Comme Léara c'est un prénom long à l'oral, j'aurais tendance à le raccourcir quoi ! ^^)

- Tu verras, ça s'apprend vite, assura Toshi.

Puis Uruha eut fut prise d'un vertige. Toshi attrapa vite sa fille, la remit dans son berceau puis il prit la nymphe par les épaules pour la faire asseoir dans un fauteuil :

- Il faudrait que tu ailles te coucher, tu n'as vraiment pas bonne mine...ou veux-tu aller un peu dans le parc ? Tu pourras y puiser les forces qui te manquent autant que tu le voudras.

Et si ses vertiges ne disparaissaient pas avec l'accouchement ?
Si elle tombait inconsciente avec ses enfants dans les bras ?
Non, non... Elle devait absolument se remettre !
La voix de Toshi la sortit de ses sombres pensées, et elle répondit :

- Le parc... Oui, c'est une bonne idée. Mais je ne veux pas t'embêter, alors si tu as un cours à assurer, vas-y.

D'ailleurs, il faudrait qu'elle prévienne Emma de son retour.
Ça lui ferait du bien de lui parler.

Toshi avait eu à peu près le même genre de pensée. Oui, il avait un dernier cours à assurer et ses élèves devaient être là depuis un moment.

Par contre, il savait qu'Emma avait fini sa journée.

- Je t'accompagne dans le parc d'abord, je ne voudrais pas que tu tombes dans les escaliers.

Il l'emmena et l'installa sur les rives du lac.

- J'ai un dernier cours alors je reviens dans une petite heure d'accord ? Ne bouge pas d'ici surtout.

Il prit sa main, l'embrassa et fila vers l'école.
Où était Emma ? Il dût courir jusqu'au dortoir des filles pour la faire appeler. Il n'aimait pas trop l'idée de laisser Uruha toute seule alors qu'elle était si malheureuse.

- Monsieur Toshi ? dit la jeune fille avec surprise.
- Emma, Uruha est revenue, dit Toshi un peu essouflé. Je n'ai pas le temps de t'expliquer mais tu devrais aller la rejoindre. Elle est près du lac, elle t'expliquera le reste elle-même. Je file !

Il repartit en courant et Emma ne perdit pas un instant pour se précipiter dans le parc, folle de joie à l'idée de retrouver sa meilleure amie.

Toshi insista pour l'accompagner jusqu'au lac, et elle ne prit pas la peine de le contrarier.
Elle le savait têtu, et il n'aurait pas accepté de la laisser y aller seule de toute façon.
Une fois installée sur l'herbe, elle souhaita bon courage au professeur pour son cours, puis trempa ses pieds dans l'eau fraîche.
Ses prunelles se figèrent sur la surface limpide, et elle inspira fortement.
Son reflet ne faisait que lui rappeler dans quel situation elle se trouvait, et quand son regard se dirigea sur sa couronne, elle faillit éclater en sanglot.
Ses mains tremblantes retirèrent le bijoux qui ornait son front, et elle le déposa sur ses genoux.

- Tu me manques déjà... Souffla t-elle tristement.

Et puis, le vent lui ramenèrent le bruit de pas précipités.
Un souffle rapide, et une odeur qu'elle reconnaîtrait entre mille.
Elle détourna la tête vers l'école, et elle put voir Emma arriver en courant.
Bon... Paraître détendue.
Elle inspira fortement, et arbora un sourire plus ou moins réussi.

- Bonjour ma belle.