Et si les choses basculaient soudainement ? [Sugizo/Taliésin]

Sugizo tira son épée. Si c'était des cachots, ils avaient plus de chances d'y croiser des gardes que Taliésin et là il en ferait son affaire.

Ils avancèrent à pas de loups, les oreilles grandes ouvertes et guettant le moindre bruit.

Sugizo ne pouvait pas appeler pour savoir où était Uruha, il était obligé de regarder par le judas de chaque porte. Il n'y avait pas beaucoup de prisonniers apparemment mais soudain, une voix tonnante résonna à travers les cachots et faillit leur faire faire une syncope :

- TALIESIN ESPECE DE CHIEN !!! Viens te battre !!!

C'était la voix de quelqu'un qui pétait les plombs et qui cognait violemment contre la porte de son cachot. Mais en dépit de la déformation causée par la rage, Sugizo lança un regard effaré à Shinrei :

- Ce serait pas la voix de Shun ça ?!

Oh God ! xD
Notre pauvre Shinrei avait frôlé la crise cardiaque de peu !
Son rythme cardiaque reprenant une allure plus sage, le professeur reconsidéra les paroles de son aîné et ouvrit de grands yeux.
Shun serait prisonnier ?
Il devait en avoir le cœur net !
Ni une, ni deux, ils se précipitèrent vers la cellule d'où provenait les coups et Shinrei manqua éclater de rire tant son soulagement était grand.
Shun était bel et bien là, terriblement remonté visiblement.

- Shun... Cesse de faire tout ce vacarme ou notre discrétion n'aura servi à rien.
- Shinrei ?

Le souverain stoppa net ses mouvements, et appuya ses deux mains contre la porte.

- Qu'est-ce que tu fabriques ici bon sang ?
- Je ne suis pas seul. Sugizo est là aussi. Mais je te retourne la question, pourquoi donc es-tu emprisonner dans tes propres cachots ?
- Taliésin est ici... Le peuple ne le sait même pas. Il agit à travers mon corps et il prépare la guerre.

Shinrei tourna un regard inquiet vers le roi de Samoel et souffla :

- Nous ne devons pas risquer une confrontation avec lui.

Sugizo acquiesça :

- Non c'est sûr, il faut faire vite.

Première étape : ouvrir la porte ! Ce ne fut pas une mince affaire d'y arriver sans la briser. Mais avec un poignard, Sugizo finit par crocheter la serrure et Shun fut enfin libéré.

On pouvait dire que l'emprisonnement ne lui réussissait pas ! Il avait les cheveux hérissés, de la barbe et les yeux qui lançaient encore des étincelles de fureur. Mais il était en vie et Sugizo avait la preuve maintenant qu'il ne les avait pas trahis.

- Je suis heureux de te voir sain et sauf. Mais nous n'avons pas fini notre mission. Est-ce que tu sais où se trouve Uruha ?

A force de ruse et de patience, Sugizo réussit à libérer Shun sans faire trop de bruit.
Shinrei ne put s'empêcher d'enlacer son frère, soulagé de le voir enfin.
Les paroles de Sugizo firent baisser les yeux au souverain d'Arkorath, et il dit d'un ton grave :

- Uruha n'est plus ici. Le roi du Morven est venu la chercher il y a deux jours... Elle était le prix de son allégeance à Taliésin. Je n'ai rien pu faire...

Le roi de Morven...
Shinrei en frissonna. Tout le monde connaissait l'histoire de ce royaume...

Sugizo eut l'impression que tout son sang refluait vers ses pieds.

Ossian...il avait pris Uruha. Lui aussi connaissait son épouvantable réputation.

- Oh non...

Il prit appui sur le mur. Si Uruha avait été son prix, pas la peine d'être un grand devin pour savoir ce qu'il avait dû lui faire subir. Deux jours...elle devait être à Morven si elle était toujours en vie.

Il serra poings et dent avec une envie de hurler de rage :

- Je vais le tuer, gronda-t-il. Venez sortons vite d'ici avant qu'on nous repère.

Il prit la tête et marcha à pas furieux en continuant de gronder :

- Morven est bien plus près d'ici que Samoel. Vous allez fuir d'ici avec Krisal et moi je vais aller libérer Uruha. Et par l'enfer, je vais vider ce sale chien libidineux d'Ossian jusqu'à la dernière goutte de son sang pourri !!!

La réaction de ce pauvre Sugizo était plus que prévisible.
Shun s'en voulait atrocement... Pourquoi n'avait-il pas eu la force nécessaire pour lutter contre ce mage ?!
Les deux frères suivirent leur ami jusqu'à l'extérieur, écoutant ces propos avec un certain malaise.
Ce cher Ossian n'en sortirait pas vivant....
Cependant, Shun attrapa Sugizo par l'épaule et le contredit fermement :

- Il est hors de question que tu embarques seul pour le Morven ! Le peuple croit que c'est moi qui gouverne encore Arkorath, alors je n'aurai aucun mal à nous trouver un bateau. D'autant plus que Ossian croit que Taliésin me contrôle. Il croira que c'est lui qui vient lui rendre visite...

Shinrei s'exclama alors :

- Mais oui ! C'est une excellente couverture ! Tu pourras prétendre lui amener Sugizo ! Ossian ne pourra pas résister à l'envie de le tuer de ses propres mains !

Shun réfléchit un instant, puis ajouta :

- Il faudra juste espérer qu'il ne veuille pas faire une exécution public...
- J'en doute... Taliésin a tout fait pour être discret jusque là... Tu n'auras qu'à le lui rappeler. Il n'osera pas te désobéir en pensant qu'il s'adresse au mage.
- Qu'en penses-tu Sugizo ? Tu es partant ?

Là il fallait tout de même bien avouer que les deux frères marquaient un point et qu'ils tenaient là un formidable moyen de parvenir sans peine jusqu'à Morven.

- J'accepte, l'idée est trop bonne. Et pour l'exécution publique, la question ne se posera même pas. Dès que j'aurais ce cafard devant moi, je ne lui laisserai pas le temps de se réjouir de ma capture ! Il faudra seulement nous débrouiller pour le trouver seul.

Sugizo n'était pas du genre sanguinaire, c'était même carrément le contraire, mais alors là c'était la goutte d'eau qui faisait déborder le vase ! Déjà qu'avant il n'aimait pas du tout Ossian, là il n'aurait aucune pitié !

Ils repartirent par le même chemin d'où ils étaient venus, le coeur battant à l'idée que Taliésin ne s'aperçoive de la disparition de Shun avant qu'ils aient pu quitter Arkorath.

Ils gagnèrent le port pour pouvoir prendre un bateau et appareillèrent pour le Morven. Sugizo était terriblement angoissé pour son épouse et craignait l'état dans lequel il allait la retrouver. Sa nymphe si délicate dans les pattes de cet espèce de barbare ! En plus, Morven était encore moins adapté que Samoel à sa nature. C'était pollué et bétonné de partout.

Fort heureusement pour eux, Sugizo accepta leur aide, et il embarquèrent très rapidement pour le Morven.
Shun eut un petit sourire en montant sur le bateau...
Ça lui rappelait étrangement la fois où il était parti reconquérir Samoel.
A croire qu'ils devenaient inséparables pour ce genre de mission périlleuse.
Après plusieurs heures de voyage, les côtes leurs apparurent enfin, et Shun ordonna :

- Shinrei. Reste dans le bateau. Sugizo, garde ta cape et passe tes mains dans ton dos. Je garde ton épée pour ne pas réveiller leur soupçons. Allons-y.

Il se tourna vers son frère et ajouta :

- Tiens le bateau prêt. La mort d'Ossian ne se fera pas sans bruit et nous aurons besoin de nous échapper le plus rapidement possible.
- D'accord. Soyez prudents.

Sugizo remerciait intérieurement le ciel d'avoir de tels amis ! ^^" Il avait été suffisamment en colère pour se précipiter au Morven tout seul mais c'était quand même sérieusement plus simple avec leur aide.

Il confia son épée à Shun et prit une chaîne qui se trouvait à la poupe du bateau. Il la cacha derrière son dos et donna l'autre bout à Shun.

- Voilà tu vas faire semblant de m'avoir enchaîné ce sera plus crédible. Et maintenant, va falloir faire appel à tes talents de comédien pour faire croire à Ossian que tu es Taliésin ! ^^

La phrase de son ami lui fit échapper un rire.

- Crois-moi, je l'ai assez dans la peau pour savoir comment il agit.

Shinrei les regarda partir, pas vraiment rassuré.
C'était tout de même de la jolie folie ce qu'ils étaient en train de faire...
Shun s'arrêta devant les portes de la cité, et clama :

- Qu'on m'emmène à Ossian ! Le mage Taliésin, roi de ces terres, souhaite s'entretenir avec lui. Dites-lui que j'ai un présent de choix à lui donner.

Et si avec ça on ne lui ouvrait pas, c'était peine perdu...

(Je pars au boulot ! Bisou ! )

Sugizo put mesurer la crainte que Taliésin inspirait à la promptitude avec laquelle les portes furent ouvertes.

Tout ce qu'il y avait comme gens dans le coin s'inclina jusqu'à respirer la poussière du sol et ils furent conduit à travers la ville qui comptait de nombreuses usines où l'on ne se préoccupait pas du tout des questions écologiques. D'énormes cheminées crachaient de la fumée noire et la ville était recouverte d'un nuage gris qui ternissait le soleil en permanence. Les bâtiments étaient gris, tristes sans aucun sens esthétique.

Sugizo fit semblant de se débattre et murmura :

- Shun, sois un peu plus brusque, ne crains pas de me faire mal. Mais si je suis trop sage, ça paraîtra bizarre.

Pour sa part, il prit son air le plus enragé. Il n'eut pas à jouer la comédie longtemps car il vit bientôt arriver Ossian, l'air obséquieux et une envie de meurtre lui fit bouillir le sang.

- Seigneur Taliésin, c'est à moi de venir vers vous pour vous accueillir.

Ossian se tut brusquement en reconnaissant Sugizo en dépit de sa capuche et une lueur mauvaise s'alluma dans ses yeux :

- Mais que vois-je ? Quelle merveilleuse prise seigneur Taliésin !!

Il n'avait jamais mis les pieds ici... mais il n'avait rien loupé.
Les paroles de Sugizo lui arrachèrent un sourire et il le poussa en avant quand il aperçut Ossian.

- Je me doutais que cela vous réjouirait. Il s'est jeté lui-même dans la gueule du loup, croyant que sa reine était retenue à Arkorath.

Il ôta la capuche qui recouvrait la tête de son ami, et l'obligea à s'incliner.

- J'espère que ce présent ne vous motivera que d'autant plus. J'ai besoin de mon armée dans les prochains jours. Tout devra être prêt.

Il ponctua sa phrase d'un regard lourd de sens, puis ajouta :

- Offre-moi à boire veux-tu ? Ce corps n'est pas aussi résistant qu'au début... Je dois pouvoir le contrôler jusqu'à mon retour à Arkorath.

Il ne devait pas laisser Sugizo seul...
On ne sait jamais, la situation pouvait se compliquer.

Evidemment Ossian conduisit Shun au palais et donna des ordres pour qu'on lui serve tout ce qu'il voulait. Sugizo fut attaché sur un pilier de la salle comme un chien. Mais comme il ne faisait que tenir l'autre bout de la chaîne dans ses mains, ça ne changeait rien.

Sugizo se retenait se jeter sr lui. Il fallait attendre qu' Ossian, Shun et lui soient seuls pour qu'ils ne se retrouvent pas à devoir se battre contre toute la garde. Il allait falloir faire attention au moment de le tuer et ne pas lui donner le temps de crier.

Pour être plus crédible dans son rôle, Sugizo fit semblant de se débattre et vociféra :

- Où est Uruha espèce de sale lâche ?! Je veux la voir immédiatement !!!

Ossian se mit à rire :

- Tu n'es vraiment pas en position de donner des ordres Sugizo. Je me suis bien occupé de ta petite reine, vraiment très bien.

Au ton de sa voix, Sugizo comprit très bien le sens de la phrase et un cri de rage impossible à retenir :

- Espèce de salopard....Je te jure que si jamais j'arrive à me libérer...
- Autrement dit, je n'ai aucun souci à me faire. Tu vas mourir avant ce soir et...oh...devant les yeux de ta femme probablement ! Et puisque tu y tiens tant, viens je vais te la montrer ! Je pense que tu apprécieras le spectacle.

Il détacha sa chaîne et l'entraîna dans un couloir. Sugizo jeta un long regard appuyé à Shun pour lui dire de ne pas s'inquiéter. Son ami avait gardé son épée mais Sugizo avait d'autres armes. Et il tenait peut-être là un excellent moment pour se venger tout en libérant Uruha.

Ils n'allèrent pas loin, Ossian ouvrit une porte et Sugizo ouvrit des yeux horrifiés.
Uruha était attachée sur un lit en désordre par les bras et les jambes et elle était complètement nue. Il voyait clairement des bleus sur sa peau délicate.

Non alors là...il allait le saigner comme un sale porc qu'il était...
-

Oui, oui, Sugizo était parfaitement crédible.
Enfin, vu les propos que tenait Ossian, il n'était pas difficile de voir que le souverain de Samoel ne jouait qu'à moitié la comédie... Juste assez pour ne pas l'égorger sur place.
Alors qu'il voyait son ami s'éloigner, Shun jeta un coup d'œil autour de lui.
Il n'y avait que quatre gardes, il lui serait facile de s'en débarrasser...
Faisant mine de chercher quelque chose dans sa poche, le roi d'Arkorath se leva brusquement et jeta deux pierres d'onyx au sol.
Une épaisse fumée se répandit dans toute la salle, et avant même que les hommes aient le temps de crier, Shun les égorgea net.
Alors qu'un sourire satisfait ornait ses lèvres, un violent mal de crâne lui fit fermer les yeux.
Non... Le sceau... Pourquoi n'y avait-il pas pensé ?!

Shinrei !! Viens vite !

C'est la seule chose qu'il fut capable de faire avant de perdre le contrôle.
Taliésin ayant reprit les rennes, il s'avança lentement vers la chambre où Ossian et Sugizo... conversaient, dirons-nous.
Ils avaient osé de jouer de lui, ils allaient le payer très cher.
Et puis, une idée lui vint.
Se débarrasser de l'ancien roi du Morven ne serait pas forcément inutile, mais il devait donner une leçon à Sugizo.
Pleinement satisfait de cette idée, il entra dans la pièce lançant un regard au prisonnier qui signifiait "J'ai fais le ménage là-bas".
Puis il s'accroupit derrière lui... et lui emprisonna réellement les mains.

- Vous jouez avec des forces qui vous dépassent... Je sais que Shinrei arrivera tôt ou tard à la rescousse, mais pendant ce laps de temps tu vas comprendre la douleur d'être impuissant. Murmura t-il à l'oreille du roi de Samoel.

Il se releva doucement, et jeta un bref regard à Ossian.

- Vous devriez être plus prudent... Si je n'avais pas resserré ses liens, il vous aurait égorgé.

Uruha, qui était quelque peu dans l'évape, papillonna douloureusement des yeux et échappa un couinement de surprise en reconnaissant son bien aimé.

- Non... Non, non, relâchez-le... par pitié... Sanglota t-elle en tirant sur ses propres chaînes.

Les deux jours passé au Morven l'avaient terriblement affaibli et ses nerfs lâchaient facilement.
Les traitements qu'on lui avait fait subir avaient sérieusement entamé son courage.
De plus, alors qu'elle répétait sans cesse qu'elle ne se nourrissait que de fruits, les gardes s'acharnaient à lui donner de la viande. Cette simple odeur lui donnait envi de vomir et elle n'avait grignoté que quelques pomme de terre... Seul légume capable de pousser dans ce royaume visiblement.
Sans compter ses poumons qui lui faisaient atrocement mal... Elle se demandait seulement comment un être humain pouvait vivre ici.

(Petit retournement de situation, histoire de faire durer les choses ! xD)

( J'avais trop pas compris que Taliésin était toujours dans le corps de Shun !!!! Mais t'as raison, c'était trop facile jusque-là ! XD)

Sugizo était à un cheveu de sortir son poignard lorsque la situation se retourna totalement.
Taliésin !

Oh non....

Ils étaient morts tous les quatre...

Ossian, d'abord effrayé du péril qu'il venait de courir, éclata de rire en comprenant que la partie était gagnée et posa les mains sur les seins d'Uruha pour mieux narguer Sugizo :

- Oh oui tu vas savoir ce que c'est d'être impuissant quand je baiserai ta jolie reine juste sous ton nez. Ensuite, je vous enverrai en enfer ensemble, ne suis-je pas bien clément ?

- Lâche-là immédiatement pourriture !!!

Shinrei ne vient pas, ne vient pas...

Il était tellement paniqué et désespéré qu'il eut beaucoup de mal à retrouver la faculté de réfléchir. Mais Taliésin avait oublié quelque chose : il portait toujours sa bague magique.
C'était le seul va-tout qui lui restait. Il ne pouvait pas se sauver, ni sauver Shun mais il pouvait peut-être tenter quelque chose pour Uruha.

Il devait faire vraiment vite.

Il frappa le corps de Shun d'un violent coup de pied, détacha ses poignets en activant sa bague, dégaine son poignard, se jeta sur Ossian et lui enfonça la lame profondément dans la gorge.

- J'aurais eu au moins cette satisfaction avant de mourir ! Va en Enfer avant moi !!!

Il n'attendait pas davantage la mort de l'autre qui commença à se vider de son sang avec sa plaie ouverte. Toujours avec sa bague, il ouvrit les liens d'Uruha et l'entoura du bouclier protecteur dont il se servait d'habitude pour lui-même.

Puis il fit face à Taliésin, le poignard levé :

- Uruha sauve-toi !! Passe par la fenêtre s'il le faut, le bouclier te protégera !

Nous sommes fichus ma chérie...essaie de survivre pour nos enfants.

Taliésin fut bien surpris de voir la rapide réaction de Sugizo.
Il regarda donc Ossian se vider de son sang, et sourit devant l'air menaçant de son adversaire.

- Allons... Ne crois-tu pas que ta reine est clairement incapable de bouger par ses propres moyens ?

Uruha baissa les yeux, honteuse. Taliésin voyait juste, elle n'avait même pas la force nécessaire pour s'asseoir.
Un ricanement s'échappa d'entre ses lèvres, et il s'accroupit près du corps inerte.

- Tu m'auras au moins débarrassé de cet incapable. Cependant... Te laisser la vie sauve serait une erreur à ne pas commettre... Toi et ton pays êtes beaucoup trop dangereux.

Et alors qu'il levait la main vers les deux amants, la porte de la chambre s'ouvrit brusquement.
Shinrei se jeta sur son frère, plaquant sa main sur la poitrine de son frère.
Il prononça des paroles dans l'ancienne langue de son royaume et un souffla balaya la pièce.
Le pauvre Shinrei se fit expulser contre le mur, et une marque noir apparut par dessus le premier sceau.

Si Uruha ne pouvait pas s'enfuir alors il leur restait plus qu'à mourir...

Mais par un coup de chance incroyable, Shinrei arriva et apposa un sceau sur son frère avant d'être assommé par le mur contre lequel il fut projeté.

Mais Sugizo ignorait si ça avait marché. Shinrei avait vraiment le pouvoir de renvoyer Taliésin au sommeil ?

Il se précipita sur Uruha et la serra contre lui, jetant un regard inquiet à Shun et attendant de voir s'ils allaient vivre ou pas.

La nymphe se nicha dans les bras de son mari, pleurant à chaudes larmes. Elle n'en pouvait vraiment plus, et elle était tellement heureuse de le retrouver.
Shun, de son côté, n'ouvrit que très difficilement les yeux. Il avait l'impression qu'on lui avait passé le cerveau dans un mixeur.
Se redressant doucement, il regarda rapidement autour de lui et se releva brusquement pour aller s'accroupir près de son frère.

- Shinrei !

Il lui prit rapidement le pou... puis plaça son oreille près de sa bouche.
Il respirait !
Ni une, ni deux, il lui envoya une bonne claque dans la tronche ! xD
Claque qui ramena bien vite le pauvre Shinrei parmi les vivants.

- Imbécile ! C'était dangereux ! Et si Taliésin t'avait vu arriver ?!
- Ça n'a pas été le cas... Balbutia l'accusé en cherchant le couple des yeux.

Shun ne trouva rien à rétorquer, et se redressa pour aller rejoindre les deux amoureux.

- Bon... Va pas falloir qu'on traîne.

Ca avait marché...Sugizo poussa un énorme soupir de soulagement et put s'occuper de rassurer un peu sa pauvre épouse qui était vraiment dans un triste état.

- C'est fini ma chérie, on va s'en aller d'ici, murmura-t-il en embrassant ses cheveux.

Comme elle était nue, il détacha sa cape et l'enveloppa dedans.

Bon... Va pas falloir qu'on traîne.

Mais Sugizo ne bougea pas et regarda Shun d'un air grave. Si Taliésin était dans son corps...

- Shinrei merci, tu nous as tous sauvé. Mais il faut que tu me parles du sceau que tu viens d'apposer sur ton frère. Est-ce que Taliésin peut le briser ? Nous allons à Samoel, alors tu comprends bien que je ne veuille pas faire entrer le loup dans la bergerie.

Ca lui faisait mal au coeur de parler comme ça après toute l'aide que Shun leur avait apporté. Mais il n'avait pas le choix, il en allait de la sécurité de son royaume. Il espérait que Shun le comprendrait.

Ah oui...
Shun grimaça et se laissa tomber sur le lit.
Quel merde !
Son frère se redressa alors, et les rassura :

- Mon sceau a annihilé le sien. Il ne pourra pas reprendre le contrôle de Shun à moins de remettre directement la main sur lui et de briser mon sceau.

Ce qui était une bonne chose en soi.
Par contre, il allait falloir qu'ils rejoignent le bateau, et ça... ce n'était pas vraiment gagné.

- Un plan pour la suite ? Demanda Shun à court d'idée.
- Je... Je peux peut-être essayer quelque chose... Balbutia la nymphe.

(Est-ce que Taliésin contrôlait Shun à distance en fait ?)

Sugizo fut bien content d'entendre ça parce que ça lui aurait fait mal d'être obligé d'abandonner Shun. Au moins là, il allait tous pouvoir partir d'ici.

C'était sûr, ça n'allait pas être simple...

Je... Je peux peut-être essayer quelque chose...

Sugizo baissa le regard vers Uruha :

- Quelle est ton idée ? Taliésin a sûrement scellé tes pouvoirs non ?

(Oui, il pouvait le contrôler tant qu'il avait toujours son sceau, et c'est quand il s'est aperçu de sa disparition à Arkorath qu'il a repris le contrôle. ^^)

Ah oui... Elle avait oublié ce léger détails.
Shinrei comprenant le problème, il s'approcha de la nymphe et demanda :

- Où t'a t-il placé le sceau ?

Uruha se décolla de son mari et lui désigna son omoplate.
Shinrei l'observa un instant, puis souffla :

- C'est très puissant comme magie... Je vais essayer. Mais si j'y arrive, je risque fort de perdre conscience. Je n'ai pas l'habitude d'utiliser autant de magie en si peu de temps.
- Alors j'espère que ton plan est solide Uruha... Ajouta Shun en restant derrière son frère, histoire de le retenir s'il tombait à nouveau dans les pommes.

Le plus jeune des Kiriya se concentra alors, et la même que pour Shun se reproduit.
Un souffla balaya la pièce, envoyant Uruha contre son amant et Shinrei percutant son aîné qui leur évita une trop grosse chute.
Un nouveau sceau était apparu sur la peau de la reine et Shinrei se retrouvait bel et bien inconscient.

Hé bien ! Sugizo ne savait pas que Shinrei avait de telles capacités !

Il retint la nymphe et le souffle l'envoya se cogner contre la tête de lit. Ouille ! ><

Le dos douloureux, il lança un regard désolé au plus jeune des Kiriya qui s'était évanoui puis s'adressa à Uruha :

- Ca va ma chérie ? Ca a marché, tu devrais pouvoir te resservir de ta magie à présent.

Voyant l'air désolé de son ami, Shun souleva son frère et lança :

- Ne t'en fais pas, il a la peau dur. C'est un Kiriya après tout !

La nymphe claqua simplement des doigts pour faire apparaître un tourbillon d'eau.
Oui, elle avait bel et bien retrouvé ses pouvoirs.

- Shun, rapproche-toi. Vous devez tous être en contact avec moi.

Le roi obéit, et s'assit sur le lit, plaçant la main de son frère sur une des jambes de la reine.

- Vous avez un bateau au port de Morven... Mais je ne le visionne pas, ça serait dangereux. Je vais essayer de nous envoyer à Samoel.
- Tu auras assez de force ? S'inquiéta Shun.
- De la force, non. De l'acharnement, oui.

Et sur ces mots, une bulle faite d'eau les engloba.

- Samoel... Souffla t-elle.

Les quatre compagnons disparurent aussitôt, et ils atterrirent devant les portes de la capitale, Uruha s'évanouissant dès que ses pieds eurent touchés le sable.

C'était vraiment très risqué de tenter un pareil voyage dans l'état où se trouvait Uruha.

Sugizo ne dit rien mais il n'était pas très rassuré. Si Uruha n'avait pas assez de forces, ils risquaient de se retrouver au milieu de l'océan...

Il ferma les yeux lorsque la bulle les engloba et s'en remit au sort.

Quelle ne fut pas sa joie lorsqu'en ouvrant les yeux, il s'aperçut qu'ils se trouvaient tous les quatre sains et saufs devant les portes de Tuléar !

Uruha s'évanouit, il la retint dans ses bras et murmura :

- Tu es formidable tu sais ?

Leur apparition soudaine stupéfia tout le monde. Un soldat qui passait par là vint les trouver d'un air effaré :

- Votre Majesté ! La reine...

- Elle est évanouie mais ça va. Nous avons eu quelques aventures...

Le soldat insista pour les escorter jusqu'au palais. Sugizo avait vraiment hâte de pouvoir enfin se poser tranquillement et de revoir ses enfants.

- Shun, je te laisse emmener Shinrei dans sa chambre. Je vais m'occuper d'Uruha, ensuite je vous rejoindrai. Après ce que nous avons fait, il est à craindre que Taliésin déclenche la guerre encore plus tôt que nous ne le pensions.

Oui...le répit serait de courte durée. Au moins, le pays de Morvent était provisoirement hors d'état de nuire. Ossian n'avait pas d'héritier.

Au palais, il écarta gentiment tous ceux qui voulaient apporter leur aide et porta Uruha dans sa chambre et l'allongea sur lit.

Un peu de paix, ça faisait du bien. Il allait falloir songer à la soigner à présent au physique comme au moral.