De l'autre côté du miroir. [Sugizo]

Uruha... Uruha... Je meurs Uruha... Pourquoi ne me vois-tu pas ? Uruha... Pourquoi m'as-tu oublié ? Uruha... Pourquoi avoir abandonné cette partie de toi ? Pourquoi avoir préféré l'aridité du désert aux plaisantes forêts de tes ancêtres ? Pourquoi un homme plutôt que moi ? Est-ce le sang qui nous unis ? Tu sais... Ils ne sont pas obligés de le savoir... Ce sera un secret... Ce sera notre secret. Uruha... Réveille-toi. Réveille-moi !

Les paupières de la reine se soulevèrent brusquement, et les premières lueurs de l'aube la firent se redresser.
Le corps en sueur, la nymphe regarda tout autour d'elle, tentant de calmer sa respiration.
Qu'est-ce que c'était ? Un rêve ?
Non... Il n'y avait pas d'image. Juste cette voix plaintive et familière.
Son rythme cardiaque apaisé, elle tourna son regard vers la silhouette étendue près d'elle.
Sugizo dormait encore à point fermé...
Un sourire se dessina alors sur ses lèvres, et elle lui déposa un frêle baiser sur le front.
Il ne devait même pas être six heures...

- Dors mon roi... Chuchota t-elle avant de quitter le lit.

D'un pas léger, elle quitta la chambre et rejoignit celle de ses enfants.
Pas un bruit.
Il était encore trop tôt même pour eux.
Après les avoir observé quelques minutes, elle se retira en silence puis se dirigea vers le jardin.
Les travaux étaient tout juste terminés, et les plantes reprenaient peu à peu leur place.
La demi-naïade s'installa en tailleur près du plan d'eau et inspira profondément.

Uruha ! Uruha !

L'interpellée sursauta violemment.
Encore cette voix...
Elle était pourtant bel et bien réveillée !

Uruha !

Ses orbes noisette se figèrent sur l'eau.

- Qui est-là ? Appela t-elle.

Libère-moi ! Uruha !

Avec précaution, la jeune femme s'avança à quatre pattes vers la cascade et observa son reflet.
Non... Ce n'était pas le sien...
Les traits étaient similaires pourtant, mais...
Elle dégagea lentement une mèche de son cou, puis laissa glisser son index sur sa peau.
Un grain de beauté... Son reflet en avait un, alors qu'elle... Non, elle était certaine de n'en n'avoir jamais eu.
Alors qu'elle parvenait à cette conclusion, l'envie irrépressible de toucher cette petite tâche brunâtre lui prit.
La main légèrement tremblante, elle posa son index sur la surface translucide.

Uruha !

Sans comprendre pourquoi, tout se mit à tourner autour d'elle et elle s'évanouit aussitôt.

Sugizo ne se réveilla qu'une bonne heure plus tard et fut surpris de voir qu'Uruha n'était plus là, elle qui attendait toujours son réveil pour se lever.

Il pensa qu'elle avait dû aller voir les enfants. Il se leva, prit une douche et s'habilla. Il pensait depuis un moment à emmener sa petite famille voir un peu autre chose que Tuléar. Depuis qu'elle était là, Uruha n'avait toujours pas eu l'occasion de visiter le reste du pays et maintenant qu'il n'y avait plus de guerre, ce ne serait pas une mauvaise de présenter la nouvelle reine à la province.

Une fois prêt, Sugizo se rendit dans la chambre des enfants. Myriam était là, en train de leur donner le biberon.

- Vous n'auriez pas vu la reine ? Je pensais qu'elle était là.
- Non pas du tout, répondit-elle. Elle doit être dans son jardin, c'est toujours là-bas qu'il faut la chercher quand on ne la trouve pas ! ^^

Sugizo sourit et acquiesça. Le jardin était encore plus beau qu'avant et elle devait ressentir le besoin d'y rester, son dernier séjour à la Tsuki commençant à dater.

Il se dirigea donc vers le jardin privé et ne mit pas longtemps à découvrir la nymphe évanouie au bord du bassin.

Il se précipita vers elle et la prit dans ses bras. Est-ce qu'elle avait eu un malaise encore dû au climat ?!

- Uruha !

Bizarre, elle allait pourtant bien jusque-là !

Uruha... Le temps fut long... J'ai tellement attendu le jour où je pourrai enfin m'extirper de ton ombre... Tout ça c'est de leur faute. Pourquoi toi plutôt que moi ?

La voix s'estompa doucement, laissant place à une nouvelle.
Sugizo... Oui... C'est lui.
Les yeux de la nymphe s'ouvrirent sur le visage inquiet du roi et elle sourit.

-Bonjour...

Elle laissa glisser son index contre la joue de son amant, puis passa sa main sur son cou.
Le grain de beauté...
Son sourire s'élargit un peu plus, et elle se redressa lentement, jetant un coup d'œil discret à l'eau.

- J'ai du abusé de mes pouvoirs... Pardon... Je ne voulais pas te faire peur.

Sugizo l'aida à s'asseoir, pas tellement plus rassuré que ça :

- Tu as abusé de tes pouvoirs ? Qu'est-ce que tu faisais ?

Il sentait qu'elle lui cachait quelque chose. Uruha n'était pas une bonne menteuse ! ^^"

- Eh bien, je... Je ne sais plus...

Elle se coucha à plat ventre sur l'herbe, et pencha sa tête au dessus de l'eau.

- Je crois que je voulais faire quelque chose avec l'eau...

La nymphe observa son reflet et dit :

- Je me souviens d'une voix... Et il me semble avoir vu mon reflet me parler.

Un sourire étira ses lèvres et elle donna une pichenette sur la surface limpide.
Pas de grain de beauté...
Elle se redressa soudainement, et clama :

- Mais je vais bien ! Je t'assure !

Une voix ?
C'était quoi encore cette nouvelle bizarrerie ? -_- "

Mais Sugizo prit la chose au sérieux, ayant vu trop de choses étranges dans sa vie !

- Préviens-moi la prochaine fois que ça t'arrive. Je n'aime pas trop cette histoire...

Et comme ils n'en sauraient probablement pas plus pour le moment, il décida de changer de sujet :

- Ca te dirait que j'organise un déplacement dans le reste du pays ? Quelque chose d'assez détendu qui te permettait de voir autre chose que Tuléar. En plus, les gens qui vivent loin seront très heureux de te voir.

La nymphe acquiesça d'un signe de tête et souffla :

- C'est promis.

Alors qu'elle revenait près de son amant, ce dernier lui annonça une nouvelle des plus agréables.

- Vraiment ?! Oh ! Ce serait formidable ! J'ai hâte de voir à quoi ressemble le reste du pays !

Sugizo...

La nymphe se retourna brusquement vers la cascade et fronça les sourcils.
Non ! Ne l'appelle pas ! Il ne doit pas savoir !

Sugizo sourit devant l'enthousiasme de la jeune femme et l'embrassa gaiement.

- Nous emmènerons les petits, ça va de soi ! Il est peut-être un peu tôt pour les faire voyager mais je me vois mal les laisser ici pendant je ne sais combien de temps.

Sugizo...

Le monarque releva la tête et resta immobile un moment.

- C'est bizarre, on dirait qu'on m'a appelé.

Il secoua la tête :

- Pfff j'entends des voix maintenant...

Il allait entraîner Uruha dehors mais un second appel le stoppa sur place :

- Tu entends la même chose que moi ?

Sugizo...

La nymphe se retourna vivement vers son amant et le prit par les épaules.

- Tu dois être fatigué... Je n'ai rien entendu.

Sugizo ! N'y va pas !

La reine fronça de nouveau les sourcils et tira Sugizo hors du jardin.

- On y va ?

Sugizo ne croyait pas vraiment qu'il avait rêvé. Uruha n'avait-elle pas parlé de voix ? Et si c'était la même ?

Pourquoi refusait-elle de lui en dire plus ? Il avait le pressentiment qu'elle lui cachait quelque chose.

Il la suivit sans mot dire mais avec l'intention de tirer cette histoire au clair.

- Uruha... tu es sûre qu'il n'y a rien ? lui demanda-t-il lorsqu'ils furent sortis. Tu me le dirais s'il y avait le moindre problème n'est-ce pas ?

Une fois à l'écart du jardin, la nymphe prit une discrète inspiration et se retourna pour faire face à son amant.
Elle lui sourit tendrement, puis l'embrassa.

- Bien sûr que je t'en ferais part. Mais il n'y a rien, je t'assure.

Un nouveau sourire étira ses lèvres, et elle dit :

- Du coup, tu n'as pas répondu à ma question... Quand partons-nous ? J'ai vraiment hâte tu sais !

Sugizo n'était qu'à moitié convaincu mais il décida de faire confiance à Uruha.
Si elle affirmait qu'il n'y avait rien, ça devrait être vrai car il ne voyait pas pour quelle raison elle lui cacherait quelque chose.

Du coup, tu n'as pas répondu à ma question... Quand partons-nous ? J'ai vraiment hâte tu sais !

Sugizo lui prit les mains en souriant :

- Je ne peux pas encore te donner une date. Il faut d'abord que Shun, Shinrei et l'armée d'Arkorath aient regagné leurs pénates ! ^^

Il regarda autour de lui pour vérifier que Shun n'était pas dans le coin :

- D'ailleurs, je suis curieux de voir comment il va s'arranger avec Moera au moment de partir !

Il allait falloir attendre que l'armée d'Arkorath s'en aille ?!
Une moue boudeuse se dessina sur le visage de la jeune reine.
Combien de temps cela allait-il prendre ?
Alors qu'elle allait proposé quelque chose, Sugizo souffla une dernière phrase.
Moera ? Moera....
Allons, allons... Voilà qu'elle ne se souvenait plus d'elle.
Tout en tâchant de rester naturel, la nymphe fouilla la réponse au plus profond de son esprit.
Moera... Moera.... Moera... Ah ! Moera !

- Tu es pire qu'Uruha ma parole ! Une vrai commère ! Rit-elle.

...

"Pire qu'Uruha..."

Le demi naïade plaqua une main contre sa bouche et émit un rire gêné.

( C'est quoi ce délire ? XDDD)

Ah c'est sûr qu'ils ne pouvaient pas partir en laissant les deux frangins en plan au palais ! ^^"

Tu es pire qu'Uruha ma parole ! Une vrai commère !

Sugizo s'apprêtait à protester contre la deuxième phrase : non -il-était-pas-commère-juste- curieux-non-mais...seulement, il se rendit compte qu'Uruha avait dit quelque chose de bizarre :

- Euh...tu parles de toi à la troisième personne maintenant ? ^^"

( Mouhaha ! xD )

Zut ! Zut ! Et zut !
Bien sur que sa faute de pronom n'était pas passé inaperçu.
Elle se mordilla doucement la lèvre inférieure et dit :

- Je voulais voir ce que ça donnait... C'est drôle. Tu sais qu'il existe des gens qui s'expriment de cette manière ?

Mouais...
Bon, un autre sujet...
Une nouvelle fois, elle creusa son esprit à la recherche d'indice, puis clama :

- Les bébés ! Oui, allons voir les petits. Ils dormaient encore quand je suis passée les voir ce matin.

Elle mentait tellement mal que Sugizo ne répondit rien, consterné par son attitude.
Elle croyait vraiment l'avoir avec ça ?!

C'était clair comme de l'eau de roche que quelque chose ne tournait pas rond et il commençait à être à la fois inquiet et énervé qu'elle ne lui dise rien. Songeant quelle tête folle elle avait toujours été, il se demanda si elle n'avait pas encore une bêtise en tête.

Le visage fermé, il la suivit dans la chambre de leurs enfants. Ils étaient toujours réveillés après un bon biberon mais Sugizo était un peu trop occupé à observer Uruha pour être vraiment à leur soin. Au prochain truc bizarre qu'il repèrerait, il allait falloir qu'Uruha arrête de le prendre pour un idiot.

De son côté, la nymphe n'était pas dupe non plus.
Elle voyait bien que Sugizo n'avait pas gobé son histoire.
Quelque peu embêtée que les choses prennent cette tournure, elle se dirigea en silence vers la chambres des jumeaux.
Elle se pencha au dessus de leur berceau et les observa avec une pointe de curiosité.
Hum... Ce n'était pas une très bonne idée d'être venu ici finalement...
La demi naïade s'accroupit donc en s'accrochant aux barreaux et regarda Azel mâchouiller son poing.
Il fallait qu'elle sorte de cette impasse...
Alors qu'elle réfléchissait à une solution, une voix l'extirpa de ses pensées.

- Ah ! Vous voilà !

Shinrei s'avança vers le couple royal pour les saluer et continua :

- Shun a enfin pris une décision, et il repartira dans deux jours. Je pense que je l'accompagnerai. Ça me fera du bien de retourner un peu à Arkorath.

Sugizo fut presque soulagé de voir arriver Shinrei parce qu'il ne savait plus quoi faire.
Il venait encore de noter quelque chose d'étrange : pourquoi Uruha ne touchait pas les jumeaux, elle qui était toujours la première à en prendre un dans ses bras ? En plus, elle ne disait rien.

Mais il cacha son inquiétude à Shinrei et répondit :

- D'accord pas de problèmes. Et la Tsuki ? Tu as l'intention de reprendre ton boulot l'année prochaine ou tu retournes à la vie de prince ? ^^

La Tsuki ?

- J'y réfléchit encore vois-tu. J'adore ce métier, mais je risque d'être trop souvent absent avec le rythme que toi et Shun m'imposez. Expliqua en riant.

Il croisa les bras et continua :

- Et même sans ça, je pense que Shun aurait besoin d'un soutien. Surtout si Moera ne vient pas tout de suite.

La demi naïade se leva brusquement pour quitter la pièce et fila vers le jardin.
Plus qu'étonné, le prince d'Arkorath balbutia :

- Je... J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas ?

C'est vrai que Shinrei était souvent obligé de s'absenter, ce qui ne devait pas faciliter les choses à Yoshiki et ses élèves !

Sugizo s'apprêtait à poser une question à propos de Shun et Moera lorsque Uruha quitta brusquement la pièce.

- Elle est bizarre depuis ce matin...j'ai l'impression qu'elle me cache quelque chose. Je l'ai trouvée évanouie devant la fontaine du jardin tout à l'heure et toutes les explications qu'elle m'a donné sonnent vraiment faux.

Il soupira. Il n'était pas très patient devant ce genre d'attitude, encore moins venant de quelqu'un qu'il aimait.

- Shinrei excuse-moi, je vais essayer de comprendre ce qui se passe avec elle.

Il laissa le prince et sortit de la chambre. Il n'avait pas la moindre idée de l'endroit où Uruha était partie mais il se dit qu'avant de la chercher, un petit tour au jardin lui permettrait peut-être d'avoir quelques indices.
Il s'y rendit et y trouva la nymphe. Bon, le hasard faisait bien les choses...

- Uruha, je n'aime pas trop qu'on me raconte des histoires alors maintenant tu vas m'expliquer ce qui se passe, dit-il calmement mais fermement. Peu importe les problèmes que tu as, je peux tout entendre et je t'aiderai quoi qu'il arrive. Si tu ne me dis rien, je risque de penser que tu fais quelque chose dans mon dos.

Ah ? Ça n'allait donc pas très fort entre eux aujourd'hui ?
Shinrei se contenta donc d'acquiescer d'un signe de tête.
Il n'avait pas à se mêler de ça...

De son côté, Uruha s'était penchée au dessus du point d'eau, observant son reflet les sourcils froncés.
Pourquoi les choses lui échappaient-elles déjà ?
Ce n'avait pourtant pas l'air si compliqué de faire comme si c'était vraiment elle...
Il fallait croire que non.
Alors qu'elle allait interroger son reflet, la voix du roi la fit sursauter.
Mince ! Pas une minute de répits !
Bon, comment sortir de ce mauvais pas ?
Sugizo se posait clairement des questions, et il fallait qu'elle y réponde.
Soit...
La nymphe se retourna pour faire face à son mari et dit d'un ton qu'il ne lui ressemblait pas vraiment :

- Tu veux savoir la vérité ? Très bien...

Non !

- La vérité c'est que je ne supporte plus cette vie ! Être reine est un fardeau que je ne peux plus porter ! L'amour que j'avais pour toi n'est plus aussi fort qu'aux premiers jours, et je le sens dépérir à chaque seconde qui s'écoule ! Je ne veux plus vivre ici ! Je ne veux plus faire semblant d'être heureuse ! Je veux retrouver les miens et effacer l'affront que je leur ai fait en me mariant avec un homme !

Non ! Sugizo ! C'est faux ! Sugizo !

Les yeux de la demi naïade se plongèrent dans ceux du souverain et d'un claquement de doigt, des lianes jaillirent du sol pour emprisonner les chevilles et les poignets de Sugizo.

- Cesse de m'enfermer dans ce désert trop aride pour moi... Laisse moi partir.

Sugizo ! Ne l'écoute pas !

( Je me disais bien qu'Uruha n'était plus la même. Le changement a dû s'opérer avant son évanouissement. La vraie Uruha doit être enfermée quelque part dans le bassin. Je me pose une question par contre : est-ce que Sugizo entend l'autre Uruha qui proteste ? )

La foudre aurait pu lui tomber dessus que Sugizo n'aurait pas été plus choqué. Il ne l'avait pas vu venir celle-là.
Ce n'était pas possible...elle ne l'aimait plus ?! Alors que hier soir encore ils faisaient l'amour et qu'elle lui disait le contraire ?

- Je te crois pas...

Pourquoi elle lui disait des choses aussi cruelles ?
Son angoisse fut à son comble lorsqu'elle l'emprisonna dans des lianes. Il se débattit furieusement :

- Uruha !! Tu ne peux pas m'avoir menti, c'est pas possible !! Tu es reine à présent et tu ne peux pas partir comme ça te chante comme une gamine versatile ! Et les enfants ? NOS enfants ?! Tu vas les abandonner ?!

(C'est ça. ^^ Et oui, Sugizo peut entendre l'autre Uruha. La vrai. XD)

Aux paroles du souverain, elle resserra les liens qui le retenaient prisonnier et siffla :

- Les lois des hommes n'ont pas à diriger ma vie ! Je suis une demi naïade, je suis libre comme l'air ! Nos enfants n'ont pas besoin de moi ! Je suis gamine, tu viens de le dire toi-même, et une gamine est incapable de supporter de telles responsabilités !

Arrête ! Ne dis plus rien ! Sugizo ! Ne l'écoute pas ! Je t'aime !

La nymphe s'arrêta à quelques centimètre à peine du roi et attrapa son menton.

- Ma place n'est pas ici. Elle est auprès de mon peuple. Mon cœur ne t'appartient pas. Il ne t'a jamais appartenu !

Sugizo !

- Silence !

Par bonheur, Sugizo finit par percevoir la voix faible de l'autre Uruha et tout à coup, il commença ça à comprendre ce qui s'était passé.
C'était quelqu'un d'autre qui se trouvait actuellement dans le corps de sa femme. Il n'avait pas eu affaire à la vraie depuis qu'il l'avait trouvée évanouie. Il n'y avait pas à se tromper sur la voix désespérée qu'il entendait.

- Tu n'es pas la vraie Uruha ! rugit-il. Je l'entends ! Qui es-tu ? Qu'est-ce que tu as fait d'elle ?!

Incroyable comme ces lianes étaient solides ! Il tirait tellement fort qu'elles commençaient à lui scier les poignets et les chevilles sans pour autant se rompre.

D'un autre côté, il était soulagé de découvrir que tout ça n'était qu'une supercherie et que la vraie Uruha n'était pas en train de le laisser tomber. Ca ne réglait pas l'histoire mais ça lui faisait moins mal au coeur.

Sa bague...heureusement qu'il ne la quittait jamais ! Il s'en servit pour paralyser les jambes de la fausse Uruha et l'empêcher de s'enfuir.

Ensuite, il put prendre un peu plus de temps pour dénouer ses liens :

- Uruha où est-ce que tu es ?

Les accusations de Sugizo la firent rapidement s'écarter.
Elle s'était un peu trop emballer visiblement, et avec Uruha qui n'avait de cesse de l'appeler...
Bien trop occupée à réfléchir, elle ne vit pas le coup venir, et s'effondra face contre terre, ses jambes ne lui répondant plus.
Maudit roi !

Sugizo ! La fontaine, je suis prisonnière de son eau !

- Laisse-la ! Tempêta la nymphe au sol.

Le sort de Sugizo était puissant, et elle ne parvenait toujours pas à bouger.
Mince, les choses lui échappaient lamentablement !
Rageuse, l'apparente reine tendit sa main vers le souverain et l'écarta de la fontaine à coup de liane.

- Moi vivant, je ne te laisserai pas la garder ici ! Uruha doit retourner près des siens !